Depuis l’explosion survenue le 4 août 2020, le chantier de la reconstruction du port de Beyrouth attise les convoitises. La France a poussé son avantage en dévoilant, mercredi 13 mars, une proposition préparée par les entreprises d’ingénierie Artelia et Egis, et EDF pour le volet photovoltaïque, en coordination avec le ministère des transports libanais et les autorités du port de Beyrouth. Ce plan prévoit des investissements de l’ordre de 50 millions à 80 millions de dollars (entre 46 millions et 73 millions d’euros) pour réhabiliter et réaménager la zone portuaire située entre le terminal à conteneurs et le port militaire.
À peine quatre ans après l’explosion historique qui a dévasté le port de Beyrouth, en août 2020, les infrastructures sont toujours en attente de plan de réparation. À l’international, les gouvernements planchent sur des propositions et, après l’Allemagne en 2021, c’est à la France d’avancer ses pions, à la demande du ministre des Transports et des Travaux publics Ali Hamie qui lui avait demandé d’élaborer « un plan optimal en phase avec les moyens financiers dont dispose le Liban ».
Deux jours après le drame, le président Macron s’était rendu sur place, promettant de « rallier les acteurs internationaux pour soutenir financièrement le peuple libanais ». Une proposition préparée par les entreprises d’ingénierie Artelia et Egis a été présentée à Beyrouth, mercredi 13 mars. Le ministre des travaux publics et des transports, Ali Hamie a assisté à la présentation de la proposition aux côtés du premier ministre, Najib Mikati. Principale source de revenus de l’Etat, le port de Beyrouth enregistre des recettes en hausse après avoir subi les effets de la crise économique et financière de 2019, la pandémie de Covid-19 et l’explosion. En 2023, ses revenus ont atteint 150 millions de dollars, a précisé le directeur général du port, Omar Itani.
La proposition prévoit un plan d’investissements de 50 à 100 millions de dollars pour réhabiliter et réaménager la zone portuaire située entre le terminal à conteneurs et le port militaire. Elle vise à réparer les infrastructures endommagées, optimiser l’aménagement pour fluidifier le trafic et permettre une transition vers l’énergie solaire. Les recette du port suffiront à financer le projet Avec EDF sur ce dernier volet, le projet a été planifié main dans la main avec le ministère des Transports libanais et les autorités du port de Beyrouth, principale source de revenus de l’État. The Maritime Executive précise qu’une autre agence publique française, Expertise France, « a mené une étude contenant des recommandations sur la manière d’améliorer la sécurité au port de Beyrouth ».
Le port a su essuyer une crise économique et financière en 2019, sanitaire en 2020 et l’explosion. En 2023, les recettes sont à la hausse – elles ont atteint les 150 millions de dollars, a annoncé Omar Itani, le directeur général du port – et elles suffiront « à financer les investissements nécessaires », a déclaré Ali Hamie au Monde.
Encore loin des 1,2 million d’EVP que le port traitait en 2019 avant l’explosion (800 000 EVP en 2023), la dynamique reprend malgré tout. En 2022, la filiale du transporteur maritime CMA CGM, CMA Terminals, s’est engagée à investir 33 millions de dollars dans le terminal, principalement pour le remplacement, le renouvellement et l’achat de nouveaux équipements, après avoir remporté une concession de dix ans pour exploiter et gérer le terminal à conteneurs.
Des étapes cruciales restent néanmoins à finaliser, côté libanais, pour mettre ce plan en œuvre, comme le déblaiement des déchets dans la zone portuaire, le plan de financement et la réforme de la gouvernance portuaire.