Lancée officiellement il y a un an pour protéger le trafic maritime en mer Rouge contre les attaques menées par les rebelles houthis depuis le Yémen, l’opération navale européenne EUNAVFOR Aspides a été prolongée d’un an par le Conseil de l’Union européenne. Cette décision a été annoncée le 14 février dernier.
Pour le moment, la situation au large de la Corne de l’Afrique est relativement calme : aucune nouvelle attaque n’a été signalée depuis la mi-janvier et l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Cependant, les rebelles houthis ont affirmé qu’ils continueraient à cibler les navires liés aux intérêts israéliens et menacé de reprendre leurs activités si jamais la trêve entre Israël et le Hamas venait à prendre fin.
D’où la décision du Conseil de l’UE de maintenir EUNAVFOR Aspides jusqu’au 28 février 2026, avec un financement de plus de 17 millions d’euros. À ce jour, seulement cinq pays européens ont fourni des navires à cette opération, à savoir la France, l’Italie, l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas. Plus de 640 navires marchands ont été soutenus, dont 370 ont bénéficié d’une escorte de protection rapprochée, et 50 marins ont été secourus. Au total, 18 munitions téléopérées, 4 missiles balistiques et 2 drones de surface [USV] ont été détruits.
Cela étant, le Conseil de l’UE n’a pas seulement prolongé l’opération Aspides : il lui a également assigné de nouvelles tâches, qui exigeront la mise en œuvre de moyens supplémentaires, comme, par exemple, des avions de patrouille maritime.
Ainsi, elle devra « être en mesure de collecter des informations, en plus des données nécessaires pour protéger les navires, sur le trafic d’armes et les flottes fantômes en vue de les partager avec les États membres, la Commission européenne, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, l’organisation internationale de la police criminelle, l’Agence de l’UE pour la coopération des services répressifs et l’Organisation maritime internationale ».
En mars 2024, alors que les attaques lancées par les rebelles houthis étaient à leur plus haut niveau, l’entreprise française Unseenlabs, spécialiste de la détection par satellite des signaux de type radiofréquence [RF] émis par les navires, avait dit avoir constaté une hausse du nombre de « navires fantômes » transitant en mer Rouge au cours des semaines précédentes. Ces derniers auraient représenté 9 % du trafic maritime total recensé sur la zone.