En décembre, le gouvernement italien a indiqué que l’offre de reprise de Piaggio Aerospace, alors en grande difficulté financière, par Baykar, le constructeur turc de drones était la plus appropriée pour garantir les intérêts des employés, des créanciers et pour relancer les perspectives industrielles du groupe. Baykar s’était engagé à maintenir et développer la production d’avions, ainsi que les activités de maintenance et de production de composants de moteurs, en Italie.
Cela étant, pour Baykar, la reprise de Piaggio Aerospace, pour un montant non précisé, allait lui permettre d’avoir un accès plus facile au marché européen, voire de participer, indirectement, à d’éventuels projets de drones financés par l’Union européenne.
Et il n’est pas question pour l’industriel turc de s’en tenir là. En effet, le 6 mars, Baykar et le groupe italien Leonardo ont signé un protocole d’accord en vue de créer, à parts égales, une coentreprise dont les activités se concentreront sur la conception, le développement, la production et le maintien en condition opérationnelle de drones, qu’ils soient de combat, de surveillance ou d’attaque. Le siège de cette future structure sera implanté en Italie.
Ce protocole d’accord met en avant « les synergies et les complémentarités industrielles » de Baykar et de Leonardo dans le domaine des drones, explique le communiqué diffusé conjointement par les deux industriels. « Ce partenariat s’appuiera sur les plateformes sans pilote de Baykar […] qui ont démontré leur efficacité opérationnelle ainsi que sur l’expertise de Leonardo en matière de systèmes de mission, de conception de charges utiles et de certification aérospatiale en Europe », poursuit le texte, qui parle de « capitaliser également sur des synergies supplémentaires dans le secteur spatial ».
En la matière, le groupe italien est impliqué dans le programme européen de drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) EuroMALE, conduit par Airbus Defence & Space ainsi que le « Global Combat Air Programme », qui, mené en coopération avec le Royaume-Uni et le Japon, vise à développer un « système de systèmes » reposant sur un avion de combat de 6e génération. De son côté, Baykar s’est fait une réputation avec le drone tatique TB-2 Bayraktar et développe les modèles TB-3, Akinci et Kızılelma, susceptible d’être un futur « loyal wingman ».
À court terme, la future coentreprise devrait se concentrer sur le développement de l’Akinci, avec des charges utiles fournies par Leonardo… Alors que cet appareil a récemment effectué un vol d’essai avec un radar AESA MURAD, mis au point par le groupe turc Aselsan.