Mardi 28 mai, l’Espagne a officiellement reconnu la Palestine en tant qu’État indépendant, une décision qu’elle a prise conjointement avec l’Irlande et la Norvège et qui avait été annoncée le 22 mai. Cette annonce est un nouveau revers pour Israël, douze jours après le vote par l’Assemblée générale des Nations unies d’une résolution demandant de faire de la Palestine un Etat membre à part entière de l’ONU. La Slovénie a également enclenché une procédure de reconnaissance. Israël rappelle ses ambassadeurs.
Dans un discours précédant le Conseil des ministres, qui approuvera la mesure, le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a déclaré que « ce n’est pas seulement une question de justice historique… c’est une nécessité si nous voulons parvenir à la paix ». Dans un discours institutionnel précédant le Conseil des ministres, qui approuvera la reconnaissance, le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a déclaré que « ce n’est pas seulement une question de justice historique, avec les aspirations légitimes du peuple de Palestine, c’est aussi une nécessité si nous voulons parvenir à la paix ».
« Ce n’est pas une décision que nous prenons à l’encontre de qui que ce soit », a précisé l’actuel locataire Palais de la Moncloa. Le chef de l’exécutif a assuré que la décision était basée « sur le respect international » et a expliqué qu’aucune modification des frontières de 1967 n’était reconnue.
L’Irlande et la Norvège prévoient également d’officialiser leur reconnaissance d’un État palestinien mardi. Alors que des dizaines de pays ont reconnu un État palestinien, aucune des grandes puissances occidentales ne l’a fait, et l’on ne sait pas quelle différence la démarche de l’Irlande, de l’Espagne et de la Norvège, qui n’est pas membre de l’UE, pourrait faire sur le terrain. Cette reconnaissance constitue toutefois une avancée significative pour les Palestiniens, qui estiment qu’elle confère une légitimité internationale à leur combat.
Les relations entre l’UE et Israël se sont détériorées lundi, à la veille de la reconnaissance diplomatique de l’Irlande et de l’Espagne, membres de l’UE, Madrid insistant sur le fait que des sanctions devraient être envisagées à l’encontre d’Israël pour ses attaques meurtrières incessantes dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé le rappel « pour consultations » de ses ambassadeurs en Irlande et en Norvège. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a déclaré à l’Espagne que son consulat à Jérusalem ne serait pas autorisé à aider les Palestiniens. Dans le même temps, le responsable de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a pesé de tout son poids pour soutenir la Cour pénale internationale, dont le procureur cherche à obtenir un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et d’autres personnes, y compris des dirigeants du groupe militant du Hamas.