L’Union Européenne prévoit que l’Egypte recevra la première tranche du prêt concessionnel d’urgence d’un milliard d’euros avant l’été prochain. Certaines procédures judiciaires doivent avoir lieu avant la livraison de la première tranche du prêt. Pour livrer le financement d’urgence estimé à un milliard d’euros, seule l’approbation du Conseil de l’UE est exigée. Quant aux 4 milliards d’euros restants, que l’Egypte doit recevoir successivement jusqu’en 2027, ils doivent obtenir l’approbation des membres de l’UE à la suite des discussions au Parlement européen, ce qui aura lieu suite aux élections parlementaires européennes prévues en juin prochain. Le taux d’intérêt du prêt sera faible, mais qu’il serait fixé au moment de l’approbation, selon le taux de change du marché.
Dans le même contexte, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait noté, vendredi 29 mars, que l’UE entend accélérer une partie de son aide à l’Egypte en optant pour une procédure de financement d’urgence qui éviterait les procédures de contrôle parlementaire et d’autres étapes. Von der Leyen a justifié cette exception par la très grande exposition de l’Egypte aux retombées économiques des guerres en Ukraine, à Gaza et au Soudan. Il était selon elle impératif de faire en sorte qu’une première contribution significative parvienne à l’Egypte d’ici fin 2024. Le 17 mars dernier, l’UE avait annoncé un plan de financement pour l’Egypte d’une valeur de 7,4 milliards d’euros, dont 5 milliards d’euros de prêts concessionnels, environ 1,8 milliard d’euros d’investissements et 600 millions d’euros de dons, dont 200 millions d’euros pour la gestion du dossier des migrants.
Le financement européen total reçu par l’Egypte au cours des 4 dernières années s’est élevé à environ 12,8 milliards de dollars, selon le ministère égyptien de la Coopération internationale. La Banque européenne d’investissement a contribué à la plus grande part de ces financements, soit 37 % du total des financements, tandis que la Banque européenne pour la reconstruction et le développement a accordé environ 27 % du total des financements européens accordés à l’Egypte depuis le début de cette décennie.
L’Egypte souffrait d’une grave pénurie de devises jusqu’à la conclusion d’ un accord d’investissement avec les Emirats arabes unis qui s’élève à 35 milliards de dollars fin février visant le développement de la région de Ras Al-Hikma. Ce qui a ouvert la voie à la dévaluation de la livre égyptienne et à l’augmentation du prêt du FMI à 8 milliards de dollars du FMI, en plus de 6 milliards de dollars de financement de la Banque mondiale. Des financements qui ont augmenté la valeur des financements accordés à l’économie égyptienne à plus de 50 milliards de dollars au cours des dernières semaines.