Le Président Emmanuel Macron a reçu le Roi Abdallah II de Jordanie

Le Président Emmanuel Macron a reçu le Roi Abdallah II de Jordanie au Palais de l’Elysée ce vendredi. Cette rencontre fait suite à l’entretien entre le chef de l’État et le Roi Abdallah II en décembre dernier, à Aqaba en Jordanie. Dans la poursuite de leurs échanges, les deux chefs d’État ont abordé l’urgence de conclure un accord sur un cessez-le-feu à Gaza, qui garantisse la protection de tous les civils et l’entrée massive de l’aide d’urgence. Les deux dirigeants ont réaffirmé leur volonté d’œuvrer ensemble à l’acheminement massif d’aide humanitaire à la population de Gaza, dans la continuité des opérations de coopération déjà engagées. Les deux chefs d’État ont échangé enfin sur la voie à suivre pour endiguer l’extension du conflit dans la région et travailler aux conditions d’une paix durable au Proche-Orient.

Le Président Macron a félicité le Roi Abdallah II pour les 25 ans de son accession au trône. Il a aussi rappelé que pour la France comme pour la Jordanie, la solution, la seule viable pour répondre aux besoins de sécurité du peuple israélien comme aux aspirations légitimes du peuple palestinien, est la mise en œuvre effective de la solution à deux États, c’est-à-dire la création d’un État palestinien viable, vivant en paix et en sécurité aux côtés d’Israël. La France, a assuré le Président Macron, y travaille sans relâche avec tous ses partenaires et notamment la Jordanie pour y parvenir, avec l’initiative de paix et de sécurité pour tous proposée dès le 7 octobre.


La priorité absolue de la France est d’obtenir un accord sur un cessez-le-feu, et merci là aussi de la très grande coordination et coopération diplomatique et de libérer tous les otages, dont trois citoyens français. Ce cessez-le-feu doit permettre la protection de tous les civils et l’entrée massive de l’aide d’urgence. La Président Macron estime, et il l’a redit il y a quelques jours au Premier ministre israélien, qu’une offensive israélienne à Rafah ne pourrait qu’aboutir à un désastre humanitaire sans précédent et serait un tournant dans ce conflit. La France partage les craintes de la Jordanie et de l’Égypte d’un déplacement forcé et massif de la population. Ce sera non seulement une violation grave du droit international à nouveau et un risque majeur d’escalade régionale.

La deuxième priorité est de venir en aide aux populations civiles à Gaza qui sont en situation d’urgence humanitaire absolue. À nouveau, nos partenaires dans la région, au premier rang desquels la Jordanie et l’Égypte, sont pleinement mobilisés pour recevoir l’aide humanitaire et la faire parvenir à la population civile à Gaza. Les accès humanitaires sont aujourd’hui très insuffisants au regard des besoins. Aujourd’hui, les civils à Gaza meurent de faim et de maladie. Le Président français a, là aussi, redit au Premier ministre israélien : il faut ouvrir le port d’Ashdod. Il faut aussi ouvrir une voie terrestre directe depuis la Jordanie, qui peut devenir une plateforme humanitaire complémentaire à destination de Gaza, à laquelle la France est prête à contribuer. Enfin, il faut ouvrir tous les points de passage, y compris au nord de la bande de Gaza, où la situation est dramatique. La France et la Jordanie ont noué depuis le début de cette crise, de cette guerre un partenariat humanitaire étroit. Ensemble, elles avons soutenu les hôpitaux de campagne jordaniens déployés à Gaza, acheminé des tonnes d’aide humanitaire, y compris en les parachutant dans Gaza.

Notre troisième priorité est d’éviter un embrasement de toute la région, particulièrement au Liban et en Mer Rouge. La France est active et passe le message à tous les acteurs régionaux, notamment à l’Iran. Cela passe aussi par un apaisement des tensions en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Le Président Macron a dit partager l’inquiétude de la Jordanie d’une escalade incontrôlée, et appelle à l’arrêt de la politique de colonisation israélienne et de la violence des colons. La France a pris des sanctions contre les colons violents. A quelques semaines du mois de ramadan, le Président Macron a voulu rappeler avec gravité l’importance de préserver le statu quo sur les lieux saints à Jérusalem. La Jordanie jouant un rôle spécifique et important.