Arrêt des importations, fermeture des usines et restrictions de l’acheminement des produits de première nécessité… Les pénuries alimentaires sévissent depuis des mois dans toute la bande de Gaza. Au total, plus d’un million et demi d’habitants ont été déplacés par les combats et les bombardements. Selon l’ONU, les trois quarts de la population se trouvent en situation d’insécurité alimentaire, avec un risque de famine à grande échelle.
Or, la fourniture d’une aide humanitaire à l’intérieur de Gaza est devenue impossible. C’est ce qu’a déclaré le haut représentant européen pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de l’Union Européenne, Josep Borrell, à son arrivée au Conseil des Affaires étrangères à Luxembourg. « Malgré toutes les pauses tactiques annoncées, la situation est telle qu’aucune aide n’arrive à Gaza. L’aide s’accumule à l’extérieur des frontières. Certains de ces biens seront détruits, inutilisés, perdus. Mais l’important n’est pas la valeur financière des choses qui seront perdues, mais le fait qu’elles ne puissent pas entrer. Et s’ils entrent, il n’est pas possible de les distribuer, car il n’y a aucun type d’organisation. Le tissu social, et pas seulement les bâtiments, a été détruit et la société civile s’effondre », a-t-il déclaré.
«En outre, le plan Biden, que nous avons soutenu et continuons de soutenir, n’est pas mis en œuvre faute de volonté des deux côtés. La dernière déclaration du Premier ministre israélien Netanyahu a confirmé que ce plan ne sera malheureusement pas mis en œuvre. Mais nous continuerons à soutenir ce type d’idées, car nous avons désespérément besoin d’un cessez-le-feu qui permettrait à l’aide humanitaire d’entrer à Gaza. Sinon, la tragédie sera incommensurable. En fait, c’est déjà incommensurable », a-t-il ajouté.
Le 22 juin, Josep Borrell avait demandé une enquête sur les tirs meurtriers près de la Croix-Rouge à Gaza. Des tirs de gros calibre avaient endommagé le bureau du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Gaza, qui est entouré de centaines de personnes déplacées, faisant 22 morts et 45 blessés. Cet incident avait provoqué un afflux massif de victimes vers l’hôpital de campagne de la Croix-Rouge, situé à proximité, écrit le CICR, qui dénonce les nombreux graves incidents des précédents jours qui mettaient en danger la vie des humanitaires et des civils.