L’Union européenne a trouvé un accord avec Israël pour étendre l’aide humanitaire à Gaza, a annoncé le 10 juillet la haute représentante de l’UE pour la politique étrangère et la sécurité, Kaja Kallas. Soumise à un blocus total imposé par l’État hébreu pendant deux mois, l’aide alimentaire est confiée depuis fin mai à une organisation privée soutenue par les États-Unis, la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), qui a concentré toutes ses distributions sur quatre sites de la bande de Gaza.
Concrètement, l’accord décidé hier prévoit que « davantage de points de passage [soient] ouverts, que plus de camions d’aide et de nourriture [entrent] dans la bande de Gaza », a déclaré la cheffe de la diplomatie européenne sur son compte X. « Nous comptons sur Israël pour mettre en œuvre toutes les mesures convenues », a-t-elle ajouté, précisant qu’elles entreraient en vigueur « dans les prochains jours ».
Un rapport de la Commission européenne, présenté fin juin aux ministres des Affaires étrangères de l’UE, conclut qu’Israël a enfreint l’article 2 de son accord d’association avec l’Union, relatif au respect des droits de l’homme. En réaction, certains États membres, notamment l’Espagne, appellent à une suspension – au moins partielle – de cet accord. D’autres pays, en revanche, s’y opposent fermement.
Lors du dernier Conseil européen, les dirigeants du bloc avaient appelé leurs ministres à « poursuivre les discussions en vue d’un suivi » mais « en tenant compte de l’évolution de la situation sur le terrain ». L’accord sur l’aide humanitaire à Gaza, annoncé jeudi par Kaja Kallas, pourrait ainsi offrir aux États les plus proches d’Israël un prétexte pour repousser – temporairement du moins – tout débat sur de potentielles sanctions.
La possible suspension de l’accord d’association liant l’UE à Israël, dont l’offensive dans la bande de Gaza a causé la mort de plus de 57 000 personnes depuis l’attaque du Hamas en octobre 2023, doit être discuté la semaine prochaine, à l’occasion d’un Conseil des Affaires étrangères.