En 2021, le Qatar espérait obtenir de Washington l’autorisation de se procurer des drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) MQ-9B SkyGuardian ou SeaGuardian auprès du groupe américain General Atomics. Seulement, l’administration du président Biden ne donna pas de suite à cette requête, comme elle avait également suspendu la vente, pourtant approuvée un an plus tôt, de tels appareils aux Émirats arabes unis pour près de 3 milliards de dollars.
Pour rappel, pendant longtemps, les États-Unis limitèrent les exportations de drones MALE armés en vertu des règles, pourtant non juridiquement contraignantes, du Régime de contrôle de la technologie des missiles et de l’Arrangement de Wassenaar. En 2018, l’administration Trump interpréta différemment les règles du RCTM, d’où son feu vert à la vente de dix-huit MQ-9B SeaGuardian aux Émirats arabes unis, donné en novembre 2020.
Avec le retour de M. Trump à la Maison Blanche, General Atomics espère signer un contrat avec les ministère émirien de la Défense dans le courant de cette année. Et l’industriel pourrait en conclure un second. En effet, le 26 mars, la Defense Security Cooperation Agency (DSCA), chargée des exportations d’équipements militaires américains a approuvé la vente de huit drones MQ-9B au Qatar, pour un montant estimé à 1,96 milliard de dollars. Cette somme comprend également la livraison de cent-dix missiles air-sol Hellfire et de trois cents bombes BLU-111.
Il s’agit d’améliorer « la capacité du Qatar à faire face aux menaces actuelles et futures en fournissant rapidement des capacités de renseignement, de surveillance, de reconnaissance, d’acquisition d’objectifs, de contre-attaques terrestres et maritimes pour sa sécurité et sa défense », a fait valoir la DSCA. Et d’ajouter : « La vente proposée de cet équipement et de ce soutien ne modifiera pas l’équilibre militaire fondamental dans la région ».
Pour rappel, pouvant voler pendant plus de 30 heures à 40 000 pieds d’altitude, le MQ-9B peut être équipé d’un radar à ouverture synthétique Lynx ou d’un radar de surveillance maritime SeaVue conçu par Raytheon, d’une boule optronique Wescam MX-20, d’une nacelle Sage 750 pour identifier et suivre les émissions radars et de la suite de renseignement électromagnétique L3 Rio Grande.