Le rythme des attaques lancées depuis le Yémen par les rebelles houthis sont d’autant plus reparties de plus belle que les houthis ont adapté leurs modes opératoires pour déjouer les mesures prises pour protéger les navires commerciaux dans le cadre des opérations Aspides et Gardien de la prospérité.
Les Houtis font évoluer leurs tactiques, techniques et procédures. Ils essaient désormais de se coordonner et d’attaquer en utilisant des capacités multidomaine et multiaccés. En outre, les houthis ont de plus en plus souvent recours à des drones de surface , comme le « Toofan 1 », chargé de 150 kg d’explosifs. Le 12 juin, l’un d’eux a frappé le vraquier grec Tutor, qui a dû être évacué avant de sombrer.
Ces derniers jours, le vraquier ukrainien M/V Verbena a aussi été sévèrement endommagé, au point qu’ils est désormais à la dérive, son équipage ayant été contraint de l’abandonner, après avoir reçu l’assistance du destroyer américain USS Philippine Sea et du cargo M/V Anna Meta. Un autre navire, dont l’identité n’a pas été précisée, a subi un sort identique, ce 23 juin.
C’est dans ce contexte que le commandant de l’opération européenne Aspides, le contre-amiral grec Vasileios Gryparis, a déclaré qu’il avait besoin de plus de navires pour contrer les attaques. Actuellement, Aspides a quatre bâtiments à sa disposition, fournis par la France, la Belgique, la Grèce et l’Italie. Voire cinq, en comptant le navire de soutien logistique néerlandais Zr.Ms. Karel Doorman, qui apporte aussi un appui à l’opération Gardien de la prospérité. Pour le contre-amiral Gryparis, il faudrait doubler le nombre de navires engagés dans l’opération Aspides.
Pour rappel, le mandat d’Aspides est strictement défensif, c’est-à-dire qu’il n’est pas question de frapper l’infrastructure militaire houthie au Yémen, contrairement à ce que font les forces américaines et britanniques engagées dans l’opération Gardien de la prospérité.